Comprendre la mémoire pour mieux apprendre au travail

Pourquoi parler de mémoire en entreprise ?

La mémoire n’est pas qu’un sujet scolaire ou scientifique : elle est au cœur de notre quotidien professionnel. Elle influence la manière dont nous apprenons, prenons des décisions, collaborons et évoluons. Pourtant, de nombreux neuromythes persistent, comme l’idée qu’on a une « bonne » ou une « mauvaise » mémoire, ou qu’il suffit de comprendre pour retenir.

Dans un contexte où l’apprentissage tout au long de la vie est devenu un enjeu stratégique, comprendre le fonctionnement de la mémoire permet d’optimiser les parcours de formation et de mieux accompagner les talents.

🧩 Les systèmes de mémoire : un fonctionnement complexe et complémentaire

La mémoire ne se résume pas à un seul réservoir d’informations. Elle est composée de systèmes multiples, chacun ayant ses spécificités :

  • Mémoire sémantique : elle stocke les connaissances générales, les mots, les concepts. C’est elle qu’on mobilise quand on argumente, explique, ou raisonne.
  • Mémoire procédurale : liée aux automatismes, elle permet d’exécuter des tâches sans effort conscient. Indispensable dans la maîtrise d’un outil ou d’une procédure métier.
  • Mémoire épisodique : elle conserve les souvenirs personnels, souvent associés à des émotions. Elle joue un rôle clé dans l’engagement et la motivation.
  • Mémoire perceptive : plus inconsciente, elle intervient dans la reconnaissance des visages, des sons ou des formes, et participe à nos routines quotidiennes.

🧠 Bon à savoir : ces mémoires ne sont pas cloisonnées. Elles interagissent en permanence pour soutenir nos apprentissages et nos performances.

🛠 Comprendre ≠ Mémoriser

Un des mythes les plus répandus consiste à penser que « comprendre suffit pour retenir ». Or, si compréhension et mémorisation sont liées, elles sont bel et bien différentes.

  • On comprend pour donner du sens.
  • On mémorise pour ancrer dans le temps.

Un exemple ? Apprendre à conduire : on commence par comprendre les règles, mais seule la pratique régulière permet de les automatiser. En entreprise, c’est pareil : un salarié peut comprendre un nouveau logiciel, mais devra le manipuler pour l’intégrer durablement.

🔄 La mémoire, un processus dynamique

La mémoire est vivante : elle évolue avec l’expérience, se renforce avec la répétition, et s’adapte aux contextes.

  • Les automatismes libèrent la mémoire de travail, ce qui permet de se concentrer sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.
  • La fonction d’inhibition permet de filtrer les informations inutiles, ce qui est essentiel dans un environnement numérique saturé.
  • Et surtout… l’oubli fait partie du processus. C’est naturel, même bénéfique : il permet de faire le tri et de se concentrer sur l’essentiel.

💡 Apprentissage en entreprise : miser sur une mémoire efficace

Former un collaborateur ne consiste pas à « remplir » une tête vide. Il s’agit de stimuler ses différents systèmes de mémoire, avec des approches adaptées.

Voici quelques leviers concrets :

  • Favoriser la répétition espacée : pour contrer l’oubli massif après un premier apprentissage.
  • Créer du lien entre théorie et pratique : pour activer la mémoire procédurale.
  • Utiliser les émotions et les exemples personnels : pour mobiliser la mémoire épisodique.
  • Encourager la métacognition : c’est-à-dire la capacité à réfléchir à son propre apprentissage.

🎯 En d’autres termes, plus un collaborateur comprend comment il apprend, plus il devient autonome dans ses apprentissages.

Et les mémoires externes dans tout ça ?

Aujourd’hui, tout semble à portée de clic, ce sont nos « mémoires externes ». Mais pour bien les utiliser, encore faut-il savoir trier, interpréter et transférer les informations. Ce travail ne peut se faire sans une base solide en mémoire « interne ».

🧩Enjeux pour les employeurs:  il ne suffit pas de proposer des ressources numériques. Il faut accompagner les collaborateurs dans le développement de leur esprit critique et de leurs capacités cognitives.

🧠 En résumé

La mémoire est un pilier de l’apprentissage et de la performance. Mieux la comprendre, c’est mieux former, mieux accompagner, et mieux travailler.

Si vous souhaitez approfondir ces thématiques pour vos équipes, n’hésitez pas à me contacter pour construire ensemble des parcours pédagogiques ancrés dans les sciences cognitives !

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