Biais cognitifs définition : biais de confirmation : comment nos convictions orientent nos décisions (Article 2)

Avez-vous déjà remarqué à quel point il est facile de trouver des arguments qui confirment ce que l’on pense déjà ?

Notre cerveau aime la cohérence. Il privilégie les informations qui valident nos intuitions et écarte celles qui les contredisent. C’est ce qu’on appelle le biais de confirmation : un filtre mental qui influence nos jugements sans même que nous en ayons conscience.

Cet article s’inscrit dans notre série dédiée aux biais cognitifs. La liste des biais présentés n’est pas exhaustive, mais chacun éclaire une facette essentielle de nos mécanismes de décision et de perception.

Qu’est-ce que le biais de confirmation ?😉

Le biais de confirmation désigne la tendance naturelle de l’esprit humain à rechercher, interpréter et mémoriser les informations qui confirment nos croyances initiales, tout en ignorant celles qui les contredisent.

Décrit dès les années 1960 par le psychologue Peter Wason, ce biais agit à trois niveaux :

  • Sélection de l’information : on lit ou retient ce qui va dans notre sens.
  • Interprétation des faits : deux personnes peuvent tirer des conclusions opposées d’une même donnée.
  • Mémoire sélective : on se souvient davantage des preuves qui confortent nos opinions.

Dans le champ RH, ce biais affecte directement le jugement professionnel et l’objectivité managériale.

Comment ce biais peut influencer les décisions

1. Lors du recrutement

Un recruteur convaincu qu’un candidat « dynamique » est forcément un bon commercial orientera inconsciemment l’entretien de manière favorable. Inversement, s’il pense qu’un profil est « trop junior », il cherchera les éléments qui confirment ce doute.

Résultat : le recrutement devient une validation d’intuition, non une évaluation objective.

2. Dans la gestion des talents (pour des étudiants comme pour des salariés)

Un manager ou un professeur convaincu qu’un collaborateur ou apprenant est « fiable » interprétera ses erreurs comme des exceptions. Mais s’il pense qu’un autre est « désengagé », chaque retard ou maladresse viendra confirmer cette image. Ce biais crée des inégalités de traitement invisibles qui influencent les opportunités et la motivation.

3. Dans la communication

Même dans la diffusion de messages, ce biais agit. Nous interprétons souvent les informations selon nos croyances : une décision sera perçue comme « juste » ou « injuste » selon le prisme personnel.

Exemples concrets

  • Un manager choisit un candidat « parce qu’il me rappelle moi à son âge » — le cerveau cherche une cohérence familière.
  • Un professeur attribue des erreurs à un étudiant déjà étiqueté « peu rigoureux », sans vérifier.
  • Lors d’un entretien annuel, une collaboratrice considérée « réservée » voit sa prudence interprétée comme un manque d’engagement.

Les risques

  • Décisions subjectives au détriment de l’objectivité ;
  • Renforcement des stéréotypes (âge, genre, parcours, origine) ;
  • Perte de confiance .

Comment limiter le biais de confirmation ?

1. Structurez les prises de décision

Mettez en place des grilles d’entretien standardisées et des critères d’évaluation objectifs. Chaque candidat, collaborateur ou apprenant doit être évalué selon les mêmes critères observables.

2. Favorisez la confrontation bienveillante

Encouragez les discussions contradictoires : « Qu’est-ce qui pourrait invalider mon impression ? ».

3. Collectez des données factuelles

Appuyez les décisions sur des indicateurs mesurables plutôt que sur des impressions.

4. Formez et formez vous à la métacognition

Aidez les professionnels à identifier leurs propres biais et à pratiquer la prise de recul réflexive : « Ai-je cherché à confirmer ou à infirmer mon hypothèse ? »

5. Diversifiez les sources d’information

Croisez les feedbacks pairs, les données anonymisées et les retours terrain pour éviter la vision unique.

Pour aller plus loin

En résumé

Le biais de confirmation agit comme un filtre invisible qui renforce nos convictions au lieu de les remettre en question. Il menace la neutralité, la diversité et la performance collective. En apprendre les mécanismes, c’est vous offrir la possibilité de décider avec davantage de conscience, de rigueur et d’humilité cognitive.

Voir la réalité telle qu’elle est — et non telle qu’on la croit .

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